Moi et la Saint Jean (1)

La Saint Jean est la fête du Québec.
C'est l'occasion pour les Québécois (de Québec) de se retrouver sur les plaines d'Abraham, de boire et ... de boire. Bon, on peut aussi écouter des concerts et regarder les feus d'artifices, mais c'est surtout fait pour boire.

Et donc, lors de ma 3ème Saint Jean, Coloc (qui a l'époque n'était pas encore mon coloc) était venu voir comment c'était mieux fêté à Québec qu'à Ottawa, capitale du Canada, donc peu encline à fêter le Québec.

Comme un abruti gars pas très responsable, je me donne mon insuline quotidienne, je mange comme d'habitude et pars avec Colloc, un pack de 6 bières et une bouteille de vodka-orange au party.
Donc voilà surtout ce qu'il ne faut pas faire: ne pas prendre de sucre, ni en fait rien à manger.

Arrivé au concert, on écoute, on boit un peu, et à un moment, je me rend compte que... hum... je suis en hypoglycémie. Sévère. Parce que là, je suis légèrement ivre, même si 2 bières et 1/5 d'un bouteille de vodka sont loin de terrasser un Breton. Et qui dit ivre dit "moins conscient" mais simplement plus con, et donc... voilà la situation: je suis ivre, en hypo, sans sucre. Et il est 23h30.

Mais comme on est au Canada, à 23h30, les fast-foods sont ouverts, surtout quand il y a des gens plein les rues.
Direction le s*bway le plus proche.
Coloc ne connait pas Québec, du coup il me suit accroché à mon t-shirt, alors que je me fraye un chemin en bousculant les gens... Il faut bien expliquer que là, ma vue est... pareil que d'habitude, mais c'est juste comme si mon champ de vision était diminué. Je peux voir, mais en me concentrant sur ce que je regarde. Donc, je ne vois pas grand chose.

J'arrive finalement au s*bway, mais j'ai un souvenir vague de mon achat de coke et de biscuits.
Seulement la tête de la femme qui me sert, qui tremble un peu...
Coloc me dira plus tard: tu étais plus blanc que ton t-shirt. Et mon t-shirt était... blanc ben oui, ça aurait été con si il avait été vert ou noir!
Je mange, je bois, je recommence à vivre...
Et là vient un phénomène courant pour les diabétiques, et validé par mon ancienne coloc infirmière de son état: l'hypoglycémie amplifie les effets de l'alcool (et vice-versa).
Me voici donc en train de m'endormir dehors, nauséeux. Très nauséeux même. Comme jamais je n'avais été.
Et mon ex-coloc (l'infirmière pour ceux qui suivent) m'a dit: non, tu n'étais pas saoul, ça ne compte pas.

Vu mon état Colloc décide que le mieux est de rentrer.
Et là commence la galère du retour.

Comments

[Erwan]

Alcib: c'est incroyable comme une activité banale peut se transformer en cauchemar à cause d'un banal dysfonctionnement du pancréas (et/ou du système immunitaire).
La leçon m'a déjà servi, je te rassure! J'en garde surtout un souvenir pas très glorieux, mais... un truc à placer en soirée quand on veut relancer la conversation! :)

[Alcib]

Voilà comment on peut vivre dangereusement, sans que ce soit tout à faire volontaire ni vraiment glorieux.
Espérons que la leçon tirée de cette expérience pourra servir à d'autres.