Moi et la Saint Jean (2)
Suite d'hier, ayant arrêté la soirée en plein centre de Québec, à moitié malade mais juste à moitié! et voulant rentrer chez moi.
Le chemin du retour se fait en bus.
Moi, malade comme il se doit, mais tout à fait conscient de mon état et des commentaires des gens:
"Quand on ne tient pas l'alcool on ne doit pas boire!"
Et d'autres remarques comme ça. C'est pas vraiment vrai, mais je mérite bien ça, surtout que je ne suis vraiment pas fier de moi.
Sauf que le bus, ça avance. Et ça bouge.
On s'arrête donc à l'arrêt suivant notre entrée dans le bus, et j'attends 5-10 minutes que les nausées partent.
On marche jusqu'à l'arrêt suivant histoire que je prenne l'air.
On retente le bus, on redescend l'arrêt suivant...
Bref, on arrive comme ça à l'université, à mi-chemin de chez moi.
Là, Coloc remarque les bancs dans l'abri-bus fermé, et me dit qu'on va s'arrêter un peu.
Et moi, preuve que je ne suis pas saoul, je tilte:
Attends! J'ai les clefs de la salle des étudiants de 2ème et 3ème cycle, il y a des canapés dedans, on va aller prendre un break. Anyway, j'arriverai pas à la maison comme ça.
Et comme je ne suis pas saoul (j'ai besoin de prouver quelque chose je crois...), je devine fort bien que les bâtiments vont être fermés. Ben oui: on a beau être à Québec, y'a des limites à la gentillesse et la naïveté.
Donc, là, mes neurones se connectent à nouveau, et je réalise que les souterrains sont ouverts, et que les portes des souterrains ne seront pas fermées.
Un souterrain de l'université sur notre gauche...
Nous voici donc embarqués dans les souterrains, donc sous terre, qui sont de vrais labyrinthes. Mais au bout de 3 ans à l'université, je les connais comme ma poche (enfin presque, surtout quand je suis... mais non! je n'étais pas saoul!). Me voici arrivé devant... la porte barrée de mon bâtiment.
Eh oui, les gardiens sont passés et ont tout verrouillé.
Il y en a même un qui verrouille la porte du bâtiment de l'autre côté du couloir (pour faire simple, le couloir fait un "T": mon bâtiment est à gauche, celui devant lequel est le gardien est à droite, et 30m séparent les 2).
On l'entend, on le voit... pas possible qu'il ne m'ait pas vu tenter d'ouvrir la porte! Comme la vie est souvent très ironique, le bâtiment est fermé. Mais en cas d'incendie des souterrains (on sait jamais), de superbes portes coupe-feu (donc impossible à barrer) donnent des souterrains sur... mon bâtiment.
Et me voici avec Coloc dans le bâtiment. On monte par les ascenseurs, je fais une pause toilettes, et zou, direction les canapés.
Sauf que je laisse Coloc derrière, et même si dans ma grande gentillesse je laisse la porte de la salle aux canapés ouverte, il a fait tout le tour du bâtiment (vu du dessus, le bâtiment ressemble à 3 huit superposés) avant de trouver la salle (soit environ 15 minutes de recherches intensives... on est doué ou pas!). Bien sur, parce que moi pendant ce temps là, j'étais dans les bras de Morphée.
Un des couloir du fameux bâtiment sur notre droite... si l'étudiant veut bien se tasser, on verrait qu'il est genre 3-4 fois plus long...
Et du coup au petit matin vers 5h, réveillés par le froid (savez-vous que la clim de l'université switch à 15°C la nuit? Et l'été, ben la clim se met en route... bel exemple de préservation de l'énergie!), nous voici rentrant chez moi, tentant de ne pas réveiller ma coloc de l'époque (n°5, alias l'infirmière).
Moralité de l'histoire: Si vous êtes DID, si vous prévoyez de sortir (donc de dépenser du sucre), ne vous donnez pas la dose habituelle d'insulin. Si vous sortez, prenez toujours de quoi manger. Mon conseil: une barre de céréale, pleine de sucre, de noix... hummm...